REPENSER LE VIVANT
Le bassin ondule sous l’effet de l’eau. La couleur rosée s’étire comme une peau. Les pulsations de l’air battent au rythme d’un paysage organique. Sous le grain de peau des étendues de sel, chairs, fluides et membranes pulsent dans un paysage à vif et tissent un lien avec le vivant. A perte de vue, dans l’immensité d’une nature brute, la possibilité d’une île est suspendue à la trace, à la patience, à l’érosion du temps, tandis qu’à la manière de Giotto, un cercle parfait redessine le monde. Observer, guetter un souffle, prendre soin de l’esprit des lieux et apprivoiser le monde pour mieux renaitre à soi, c’est s’approprier des sensations, une vibration et pouvoir lire dans le macrocosme un chemin corporel. Retenir l’image est une manière de renouer avec la terre, d’être le témoin privilégié d’une métamorphose, de capturer des bribes de conversation entre l’homme et son environnement.